
Marc a durablement résolu son alcoolisme
Découvrez un témoignage autour de l’alcoolisme au format court, et/ou au format long.
Format court
Une grosse ombre dans ma vie
Le cheminement de ma vie m’a fait découvrir la méthode Sésame de la résolution émotionnelle qui m’a beaucoup aidé dans un moment critique lié à un problème d’alcoolisme. Bien que cadre dirigeant dans un groupe américain et ingénieur diplômé d’une grande école, mon CV aux allures parfaites cache un épisode plus sombre ; celui d’une plongée alcoolique de plusieurs années.
Sésame m’aide à m’en sortir
La médecine traditionnelle a été l’instrument de ma guérison. Mais c’est une méthode moins connue qui m’a donné la force de m’en sortir. Lors d’une consultation avec un médecin spécialisée en addictologie, nous échangions sur la dépendance à l’alcool et l’alcoolisme. Et nous identifions en moi la peur du manque comme un élément me bloquant dans l’entreprise d’un sevrage. De ce fait, elle me conseillait de consulter une psychothérapeute, Marie-Sabine Bertier-Blancher.
Une approche moins intimidante
Au cours de séances en visio-conférence, nous parlions et apprenions à nous faire confiance. De façon étonnante, ce mode de communication depuis mon domicile m’était plus agréable que les rendez-vous un peu intimidants que j’avais pu avoir dans des environnements étrangers et médicaux lors de précédentes tentatives infructueuses. Peu à peu, j’apprenais à me laisser guider, à formuler mes problèmes de façon claire. Et avec le temps, je passais du retranchement initial à un travail de coopération.
Le processus de libération émotionnelle
Je découvrais des techniques pour laisser mon corps prendre le dessus de façon positive. Alors que je ciblais deux points physiques bien distincts de mon corps, je lui laissais l’espace et l’initiative pour que celui-ci s’auto-régule. Et mon instinct prenait naturellement le contrôle : il travaillait à corriger les travers que j’avais pu développer. de la sorte, les déformations a priori irréversibles et permanentes se voyaient être corrigées.
Ainsi, la résolution émotionnelle permet de redonner de l’élasticité à son corps et de retrouver l’équilibre originel tout en faisant abstraction de besoins artificiels. La méthode est puissante et éprouvante, il faut savoir se donner du temps pour absorber la technique et ses effets.
Un changement en profondeur
Après plus d’un an d’abstention, la résolution émotionnelle fonctionne dans mon inconscient. Tranquillement et sans ressentir le moindre manque, elle m’aide à harmoniser mes envies et mes besoins. C’est comme si mes papilles, anciennement tant sensibles aux plaisirs de l’alcool, étaient anesthésiées ; elles ne le sont pas. Mais comme une force en arrière-plan, la résolution émotionnelle régule le désir du moment avec le bien-être du long terme. C’est un outil de réconciliation des facettes psychique et somatique d’un individu.
Retour à ma liberté grâce à Sésame
Je suis très reconnaissant à Marie-Sabine Bertier-Blancher d’avoir eu la patience et la force de m’éduquer sur cette méthode. Celle-ci m’a permis de sortir de mon alcoolisme de façon douce. J’ai retrouvé ma liberté et je peux aujourd’hui vivre sainement et heureux.
Format long
Ce petit plaisir envahissant
Ces quelques pages je les ai d’abord écrites à la troisième personne et au présent. Le passage à la première personne et l’utilisation du temps passé m’ont pris du temps. Ils me permettent de conclure un épisode terne de ma vie qui heureusement se termine bien.
On le dit central aux relations sociales, professionnelles et familiales. Un peu comme le « social smoking » même s’il n’y a rien de plus anti-social que de fumer une cigarette. Mais celui-ci est insidieux car sous ses apparences douces et acceptables, il s’invite et si vous ne savez pas dire non il s’incruste dans votre vie. C’est un compagnon qui est toujours présent quand on en a besoin mais il a tendance à prendre une place grandissante quand on n’y prend pas garde. Je parle de l’alcool.
Il y en a même qui disent qu’un verre par jour c’est bon pour la santé ! Vous avez dit tous les jours, ça tombe bien ! Tous les soirs après le travail, cela rappelle la recréation… la pause bien méritée après une dure journée de labeur. Ce petit moment de détente tant attendu même si l’on sait que le réveil du lendemain pourrait s’avérer difficile.
L’alcool a rythmé ma vie au quotidien pendant des années. Je me réveillais avec des maux de têtes. Un bon café et je partais au travail. La journée passait et enfin l’heure de l’apéro arrivait. Pour moi, c’était 19:00 ; ce fut mon rituel durant une vingtaine d’années. A 19:00 tout était permis, c’était l’heure de la récompense. Les deux premiers verres je les sifflais comme un asthmatique aurait pris sa dose d’inhalateur. Et puis les deux qui suivaient, je les appréciais plus doucement. La bouteille était presque vide et bien-sûr elle ne suffirait pas. Vous en êtes si sûr que ce fameux verre de vin soit si bon que cela pour la santé ? J’ai des doutes.
L’alcool rentre partout et s’invite dans des décisions surprenantes. L’endroit où l’on habite par exemple. Pas trop loin d’un magasin qui ouvre tard, pas trop loin du centre-ville pour éviter de prendre la voiture. Dans le planning de déplacements professionnels à l’étranger aussi ; par exemple, s’organiser pour partir en voyage d’affaires en Arabie Saoudite… faire l’aller-retour dans la journée à partir de Dubaï plutôt que d’envisager une nuitée sur place sans une goutte d’alcool. Toujours dans le cadre de voyages professionnels, si le bar de l’hotel était fermé alors c’était le mini-bar qui allait souffrir et puis ce serait la carte de crédit qui essuierait les plâtres. Je me rappelle ces nuits d’hotel avec une fenêtre entre-ouverte derrière le rideau épais, pour ne pas déclencher l’alarme incendie, à fumer cigarette sur cigarette le tout arrosé d’une ou deux bouteilles de vin. Subtilité du check-out pour demander deux factures, la facture du pro pour la nuit et le repas et la facture de « l’alcoolo » pour le mini-bar ; pensez-vous bien que je n’allais pas m’amuser à présenter ce genre de factures en notes de frais. Une double-vie s’installait. Le sérieux du travail dans la journée, l’ivresse alcoolisée de la soirée et de la nuit. Pas de place à l’improvisation car il fallait éviter ces symptômes de manque ; même en déplacement, tout était prévu. Il y avait toujours une solution pour s’en procurer. Et s’il manquait l’instrument critique du tire-bouchon alors une clef suffirait pour l’ouvrir cette bouteille.
Il y avait aussi des problèmes pratiques comme celui des bouteilles vides. Deux bouteilles par jour, quatorze par semaine… 60 par mois. Ça fait du volume. Et puis il y a toujours quelqu’un qui pourrait vous voir ou vous entendre lorsque vous faites le vide. Alors j’étais passé au bag in box, c’était pratique. Un ou deux en réserve au frigo prêts à être consommés. Cette gestion de stock j’y travaillais en toute discrétion. Plusieurs cavistes, commandes en ligne pour éviter les cadis surchargés car cela se voyait au supermarché… Tout était planifié et calculé.
Malgré tout, je me donnais l’impression d’une fausse maîtrise. Jamais d’alcool à la pause déjeuner pour moi. J’en n’avais pas envie mais surtout je ne voulais pas que ma consommation s’invite dans mes journées de travail. Je savais que cela aurait été un très mauvais tournant. En réalité je ne contrôlais rien, il était rentré dans ma vie, il n’en sortirait pas facilement et c’est lui qui pilotait.
Au bout de quelques années, des problèmes de santé commencent à apparaitre. Le relevé de tension artérielle est particulièrement élevé, les gammas GT deviennent des gammas GTI… Les analyses sanguines parlent et le médecin commence à poser des questions embarrassantes. On ira le voir moins souvent celui-là ! Le visage boursoufflé, les joues rouges, le gros nez, les yeux vitreux, les mains tremblantes, la langue colorée, les gencives qui saignent, les remontées acidiques, le foie sensible… le ventre gonflé et mou. Une destruction bien programmée. Mais rassurez-vous, les pros du marketing sont là pour vous le faire oublier. Cette pointe de framboise, ce parfum vanillé, ces tanins exquis, ce cépage d’exception… mais vous savez si vous voulez sentir de la framboise fraîche ou humer de la vanille exotique, allez chez votre primeur et il vous sortira d’affaire sans tire-bouchon !
Le sentiment de mal-être s’installait. Au-delà des problèmes physiques, c’était aussi le mental qui souffrait. Quelquefois le cerveau avait du mal à suivre et j’avais tendance à oublier ; il fallait tout noter pour ne plus oublier. D’autres fois, le cerveau s’emballait dans la pseudo-créativité d’un soir enivré. Ou bien dans l’agitation alcoolisée c’étaient des mauvais sentiments qui généraient de la suspicion, de la colère et de la paranoïa. Cela perturbait et changeait ma personnalité au point de ne plus vraiment me reconnaitre dans certaines réflexions. La fatigue et les maux de têtes me rendaient nerveux, le dérapage n’était jamais loin. J’apprenais à ne surtout pas toucher aux e-mails professionnels dans mes soirées d’ébriété. Très dangereux de laisser ses sentiments alcoolisés s’exprimer dans la solitude face à son ordinateur portable. A ne pas y manquer, malgré les relectures avant l’envoi de l’e-mail tardif, systématiquement lors de la vérification matinale, je réalisais qu’encore j’avais sauté des mots ou fait des fautes d’orthographe monumentales. Certains collègues ou clients faisaient des petites remarques que j’ignorais. Le tact britannique, je travaille beaucoup avec l’Angleterre, et la fameuse question sur mon bronzage ; dans certains cas, c’était une question naïve et dans d’autres c’était une question avec un fort sous-entendu car les rougeurs d’un alcoolo hyper-tendu et celles résultant d’un coup de soleil ne sont pas tout à fait les mêmes. S’ajoutaient à tout cela les dégâts dans la vie privée que je ne détaillerai pas mais qui sont néanmoins affligeants quand on les regarde avec du recul.
Ma première tentative d’arrêt de l’alcool, ce fut avec mon médecin traitant précédent. En effet ma pression artérielle atteignant des niveaux records, j’avais dû me confier sur mon problème grandissant de dépendance à l’alcool. S’en était suivi un rendez-vous avec un médecin spécialisé en addictologie à l’hôpital de la Croix-Rousse. L’environnement hospitalier ne me mettait pas très à l’aise, c’était très froid. Une procédure formelle d’enregistrement, des malades partout avec diverses pathologies… Je ne me sentais pas en phase avec ce milieu. Entre deux patients avec de fortes addictions, mon cas lui apparaissait comme mineur. Le médecin me conseillait plutôt de diminuer ma consommation avec l’aide d’un médicament. Au fond de moi je savais que seul un arrêt complet serait la solution. Mais j’essayais quand même de me limiter; je retournais le voir deux ou trois fois et puis j’abandonnais. Evidemment, je fus dans l’embarras pour retourner voir mon médecin traitant. Il fallait alors trouver des solutions de dernière minute pour se faire renouveler mon ordonnance d’hypotenseur. Une vraie galère.
Les années passèrent. Je continuais à bien progresser dans ma carrière professionnelle. Au niveau personnel, j’arrivais à conclure le divorce qui était en cours depuis plusieurs années avec mon ex-épouse anglaise. Donc j’avançais mais en même temps l’alcool prenait de plus en plus de place dans ma vie. Début 2018, je rencontrais Aksana en Pologne. Relation à distance la plupart du temps mais qui se développait bien. Nous arrivions à partir en vacances ensemble avec sa fille et passions de bons moments. En surface tout allait bien.
Début 2019, ça n’allait pas. Surcharge de travail importante avec le cumul de deux rôles et des responsabilités lourdes ; je ne tenais plus. Les résultats commençaient à se dégrader avec des clients stratégiques. Je ne supportais pas et c’était la descente vers le burn-out. Un soir en Angleterre, assis au volant d’une voiture à côté d’un collègue qui devait prendre ma relève sur l’un des deux postes, je recevais un coup de téléphone d’un client qui me posait quelques questions. Un petit problème à régler mais mon cerveau n’arrivait plus à processer les informations. Je m’en rendais compte car c’était mon collègue qui trouvait la solution en un clin d’œil. Là je me rendais compte qu’il y avait quelque chose qui ne fonctionnait plus.
J’allais consulter un psychologue. Un jeune avec qui l’échange fonctionnait bien. Nous parlions de plein de choses et je commençais à mieux me sentir rapidement. Le problème au travail se réglait avec une transition d’une partie de me responsabilités vers ce même collègue et la charge de travail redevenait normale. Je respirais mais je continuais à boire. Concernant le burn-out, l’expression du psychologue fut « vous aviez un genou à terre ». Il m’avait aidé à me relever et puis aussi nous avions pu parler de ma surconsommation d’alcool. Lui me dirigeait plutôt vers une structure hospitalière assez lourde du type Le Vinatier. Très bon dans la gestion du burn-out, j’avais trouvé ces commentaires un peu abrupts pour l’alcool. Je n’actais pas sur ses conseils.
A cette même période, je déménageais du 5ième arrondissement lyonnais vers Villeurbanne. J’avais un beau duplex, ma partenaire y passait de plus en plus de temps et la vie redevenait normale. C’était l’occasion de changer de médecin généraliste. J’arrivais à trouver un médecin traitant dont le cabinet se trouve juste à côté de chez moi. C’était pratique et assez vite nous parlions de mon problème avec l’alcool. Elle me conseillait d’aller au CSAPA. Je fus réticent et je n’actais pas immédiatement. Lors d’échanges avec ce médecin généraliste, je partageais avec elle sur mes peurs et mes problèmes à gérer certaines surcharges émotionnelles dans le cadre professionnel. En effet, il m’arrivait d’avoir des pics de stress dans des situations particulières. Pour certaines réunions, avant certains appels téléphoniques avec ma direction américaine… S’en était au point que de fois le stress me faisait trembler et pouvait m’empêcher de parler. Des sensations qui apparaissaient une fois par semaine, le fameux call du vendredi matin où l’on devait apporter des bonnes nouvelles à la direction même s’il n’y en avait pas. Mon médecin me recommandait de faire de la sophrologie.
Et me voilà parti pour faire de la sophrologie. Je trouvais un spécialiste et je trouvais des sensations qui me rappelaient celles de l’époque où je faisais beaucoup de plongée en apnée. Ces grandes respirations, ces sensations de quiétude intérieure… j’aimais bien et j’apprenais aussi des techniques de relaxation. L’expérience était bénéfique. Sur le plan de la gestion des émotions, j’arrivais beaucoup mieux à contrôler les situations de stress. Je me rendais compte aussi que ces techniques respiratoires et d’évacuation de stress pourraient m’aider à arrêter de fumer. Je coupais court aux séances, lors d’une séance chez moi le sophrologue s’était invité dans mon psychique de façon trop envahissante et faisant resurgir de mauvais souvenirs. Cependant, globalement l’expérience sophrologie m’avait été bénéfique et elle me donnait un outil qui allait me permettre d’appréhender un arrêt du tabac.
C’était parti, 1er janvier 2020 je me lançais et j’y arrivais. Avec des patchs de nicotine, les chewing-gums nicotinés et mes techniques de respiration, je tenais bon et l’arrêt du tabac était permanent. Lors des moments de manque, j’arrivais à contrôler mes envies avec des respirations profondes et en expirant fortement mes pulsions disparaissaient. Naturellement je me demandais si ces techniques pouvaient m’aider à arrêter l’alcool et cela je n’en étais pas convaincu. Cependant je savais qu’il fallait arrêter de boire. Nous reparlons du CSAPA de Villeurbanne avec mon médecin généraliste. Un an de considération avant d’y aller. J’avais pris rendez-vous et je rencontrais une assistante sociale. Plein de préjugés, je me disais mais qu’est-ce qu’elle va me raconter ! Je ne suis pas un « cas soc », je suis Monsieur Marc ingénieur centralien, majeur de promotion et vice-président dans un groupe américain. C’est mon côté arrogant. L’entretien se passait plutôt bien, une personne à l’écoute et qui commençait par me poser les bonnes questions et disposer les blocs fondamentaux pour entreprendre une sortie. Au deuxième rendez-vous, j’avais trouvé cela puéril, elle me demandait de signer un contrat qui m’engageait à respecter mon intention d’arrêter la consommation d’alcool. Ça ne voulait rien dire, me dis-je ! Mais ce moment, il fut important. Deuxième point marquant, elle me demandait de me projeter dans une vie sans alcool. « Qu’allez-vous faire de vos soirées ? » Très bonne question, je risquais de m’ennuyer sans mon cher compagnon. Et là je me posais des questions simples « qu’est-ce que j’aime dans la vie, quels sont mes intérêts… ». Je me souviens de cet échange où je lui parlai des choses qui m’intéressent. La pêche, le golf, la relativité, l’astronomie, l’informatique, l’histoire, l’art et la peinture plus particulièrement… Plein de sujets que je pourrais explorer si j’avais le temps. Ce temps libre, j’allais me le rendre en arrêtant l’alcool. C’était un beau projet qui me donnait envie. C’était le début du processus, se projeter dans la vie d’après.
C’était au tour d’un médecin du CSAPA spécialisé en addiction de prendre le relai. Une dame très bien que je rencontrais juste après mon mariage avec Aksana en février 2020. Dans une période assez anxiogène, juste avant le premier confinement lié à la crise du Covid, on échangeait sur mon problème. Elle me laissait parler et j’arrivais à formuler mon problème de façon précise avec la bonne terminologie. Comme en mathématiques, la maitrise du langage est critique pour formuler la problématique et en trouver la solution. C’était mon professeur de mathématiques de maths sup qui m’avait éveillé sur le sujet. Le médecin m’écoutait et ce problème de la peur du manque elle en avait la solution. J’avais besoin d’une roue de secours, d’une bouée à laquelle je pourrais m’accrocher en cas de besoin. La sophrologie n’était pas le bon outil pour moi, je le savais. Il allait falloir consulter une psychologue spécialisée en régulation émotionnelle. Ce serait la seule fois où je rencontrerais ce médecin en présentiel.
Le confinement arrivait et je continuais de surconsommer. J’allais faire le plein car bien-sûr j’avais peur de manquer d’alcool. Une dame âgée me faisait une remarque à la caisse du supermarché « Et bien quand vous aurez bu tout cela… ». Mon caviste m’adorait et je cumulais les points de fidélité. Presque deux mois de plongée alcoolique. Avec l’arrêt du tabac, plus le confinement, plus la surconsommation… je prenais du poids et j’atteignais les 108kg pour 1.81m ! Le médecin du CSAPA m’avait prescrit un bilan hépatique, rendez-vous pris le jour qui suivait le premier déconfinement. Le choc. La radiologue constatait que le foie n’était pas « content » pour la citer et puis venait la détection d’une tumeur sur le rein gauche. Le ton était sérieux. Très sérieux. Il fallait passer un scanner pour faire un diagnostic plus avancé. Le mot de cancer n’était pas mentionné mais quand je me renseignais sur cette tumeur de Grawitz, je réalisais que ce n’était pas précurseur de bonnes choses. Il allait falloir agir. Pour mon amour propre, il était hors de question que je retourne voir cette radiologue avec le foie « en colère » à nouveau. Il fallait arrêter de boire.
En parallèle, j’avais commencé à consulter la psychologue recommandée par le médecin du CSAPA. C’était un peu délicat, elle me poussait dans des retranchements mais en même temps on commençait à travailler sur des techniques qui permettaient de gérer les peurs et les surcharges émotionnelles. Le résultat n’était pas évident au début. Mais il se passait quelque chose. Ces exercices où l’on occupe son cerveau sur deux sensations physiques distinctes font que les besoins artificiels liés aux addictions « disparaissent ». Petit à petit, elle m’aidait à développer des mécanismes inconscients qui allaient m’aider à sortir de l’alcool. Cette alcoolo-dépendance était comme inhibée, contrôlée de façon passive et douce. Le cérébral était surpassé, il fallait juste donner cet espace au corps pour qu’il puisse gérer par lui-même. Au début j’ai eu tendance à résister parce que je n’avais pas tout à fait pris ma décision d’arrêter l’alcool. Mais avec ce diagnostic de tumeur, il fallait y aller. Je prenais le temps d’aller sur son site internet et je découvrais sa personnalité et son cursus. Même si nous n’en avons jamais parlé, nous partageons une connaissance des mathématiques et pour moi c’était un gage de respect et d’admiration car mes connaissances mathématiques s’étaient quelque peu évaporées avec les années et l’alcool.
La mécanique était lancée, le support psycho-médical était présent et puissant. Je me disais que j’avais de la chance d’avoir ce système médical à ma disposition! Et dire que j’y résistais, j’aurais dû écouter et me laisser porter bien plus tôt. Avec ma personnalité, j’ai des valeurs simples, en revanche je ne pense pas de façon simple. Dans ce scenario, l’équation était simple, « problème = tumeur du rein ; solution = arrêt de l’alcool ; méthode = régulation émotionnelle». Il fallait faire dans la simplicité et l’efficacité. C’était l’élément déclencheur, l’annonce de la tumeur et puis aussi l’embarras d’être mis face la réalité par cette radiologue. Le message avait été poli mais clair.
J’avais des sessions en parallèle, consultations téléphoniques avec le médecin en addictologie et sessions Zoom avec la psychologue. Le médecin était à l’écoute et elle me prescrivait un traitement anxiolytique pour m’aider dans ma désintoxication, du Sérasta, et des compléments en vitamines. Ces consultations téléphoniques me convenaient bien. Pas besoin de se déplacer dans un milieu hospitalier comme ce fut le cas à la Croix-Rousse. J’étais à l’aise chez moi pour tout dire. A la limite, la distance créée par Zoom ou le téléphone me permettait de me détacher et de parler plus librement. Psychologiquement, c’était éprouvant et c’était bien que de pouvoir récupérer chez moi sans avoir à me déplacer. J’arrivais à mettre des mots sur mon problème avec l’alcool avec la psychologue ; les séances étaient fatigantes et émotionnelles. Lors d’une séance qui ressemblait plus à de l’hypnose, j’analysais l’ingestion d’alcool et les sensations ressenties lors de la consommation. J’avais des images d’acidité, de chaleur, de poison… Le vin en contact avec le manchon métallique quand il est versé dans un verre… Le vin que l’on déglutie qui rafraichit et qui brule comme un acide. La chaleur qui est en contraste avec la sensation de rafraichissement d’un vin blanc bien frais. L’image qui me venait à l’esprit c’était celle d’une fonderie où l’ouvrier fait couler du métal rouge en fusion dans un moule. L’autre image c’était celle d’un volcan en irruption qui crache sa lave incandescente. Qui aurait envie de boire ce liquide destructeur et polluant ? A-t-on envie de le mettre dans sa bouche et dans son corps ? Veut-on se détruire ? Non. Ce moment d’association fut critique, en moi s’instauraient ces mécanismes qui allaient m’aider à surmonter mon addiction. Le déclic était fait et j’allais y arriver.
Il en faudrait des séances. Plusieurs fois par semaine. Je parlais, je me confiais, je continuais les exercices et puis je ressentais des choses positives. Je me rappelais d’évoquer avec ma psychologue cette sensation de liberté retrouvée et j’évoquais les peintures de Marc Chagall avec des personnages qui volent. Dans une peinture poétique où la gravité n’est plus, les personnages dansent dans le ciel et je m’identifiais à cela. Sans l’alcool je pouvais voler comme un oiseau libre. J’y reconnaissais la fragilité d’un Icare qui aurait pu se croire au-dessus de toute tentation ; il fallait rester sur ses gardes. Le travail de support réalisé par le tandem psychologue-médecin était efficace. Une combinaison d’écoute, d’encouragements et de conseils qui m’en donnent toujours aujourd’hui des frissons et des émotions. C’est beau comme métier, un sacerdoce plein de générosité et de dévouement. Il y a un côté presque religieux dans leurs aptitudes à écouter et à conseiller.
Cette tumeur, je décidais d’en parler à quelques personnes. Il fallait y aller à doses homéopathiques. Des gens qui écoutent une histoire bien triste et qui sont désolées pour vous, il y en a plein. Est-ce que c’était cela dont j’avais besoin. Absolument pas. J’avais besoin de me confier à quelques personnes. Ce furent ma femme, mon frère, mon patron et des amis comptés sur les doigts d’une main. Il fallait penser de façon logique, binaire… Le problème était identifié, on allait le résoudre et l’arrêt de l’alcool faisait partie intégrante de la solution.
Retour chez la radiologue, cette fois c’est un scanner avec injection. Je déteste les piqures et je savais que le bilan n’allait pas être bon. Une fois le scanner réalisé, la radiologue venait me voir et me confirmait la présence d’une tumeur. Elle m’expliquait qu’il allait falloir consulter un urologue et que trois scenarios étaient possibles. On laissait la tumeur en place, elle faisait quand même 35 mm de diamètre, et on commençait par un prélèvement. Ou on la retirait avec une néphrectomie partielle. Dernière option, on faisait une ablation du rein. Quand elle me disait cela, elle ajoutait « Monsieur, je vous prépare psychologiquement à ce qui vous attend » au cas où je n’avais pas compris. Ça faisait mal quand même à 46 ans d’entendre un tel diagnostic mais je ne faisais pas dans le misérabilisme. Il fallait continuer le processus de désintoxication, il fallait basculer sur un mode de vie plus sain et il fallait prendre un rendez-vous chez l’urologue.
La désintoxication progressait bien. Depuis le 26 mai 2020, je ne touchais plus à l’alcool et j’en étais fier. Il allait falloir tenir ; comme le disait le médecin du CSAPA, je m’étais lancé dans un marathon ou même un trail de longue durée. Ce parallèle avec la course à pieds tombait à pic. J’avais commencé à courir au Parc de la Tête d’Or avec ma voisine qui par ailleurs elle aussi est médecin. On y allait doucement mais on progressait. Je me rappellerai toujours de finir mon premier tour de 4 km et qu’elle me dise, « on en fait un deuxième » ; alors je me disais «ça ne va pas la tête, elle n’est pas bien!». Et puis on l’a fait ce deuxième tour, en marchant, en s’arrêtant. Mais on l’a fait. Comme dans l’arrêt de l’alcool, pour avancer sportivement il faut faire un partenariat avec une personne de confiance et l’on progresse. 6 mois plus tard, je faisais mon premier semi-marathon tout seul en 02h15. Tout est question de volonté et de confiance en soi.
Pour continuer avec le parallèle sportif, il faut aussi se préparer pour les évènements spéciaux. Appréhender les soirées festives comme on aborde une compétition sportive. Au-delà de l’entrainement de fond qui consiste à ne plus consommer, il faut se préparer psychologiquement à ces soirées. En particulier la première. Pour moi ce fut la célébration de mariage de mon frère un mois à peine après mon arrêt de l’alcool. «Tu ne bois plus ?», « Tu es malade ?», « Tu buvais trop ?»… toutes ces questions embarrassantes auxquelles il allait falloir trouver des réponses. Il fallait s’y préparer et dans mon cas ce fut en annonçant ma décision d’arrêter l’alcool avant la soirée. Et finalement quand je l’ai refusée cette fameuse coupe de champagne, il y a eu d’autres personnes à me suivre et je n’étais pas tout seul. La soirée s’est très bien passée et j’ai passé un cap ce soir-là. Comme dans le sport d’endurance, il y en aura plein d’autres de situations comme celle-ci et seule la préparation psychologique vous y aide. Ce sera pareil dans le domaine professionnel. Je me souviens de cette discussion avec mon ancien patron sur ma décision d’arrêter de boire. Nous parlons de mon cancer et je lui explique mes changements d’habitude dont l’arrêt de l’alcool. Je ne suis pas rentré dans les détails avec cet ancien directeur des ressources humaines mais sa réaction à ma décision me laissait pantois. Il voyait cela comme une décision extrême qu’il jugeait presque négativement. Très décevant d’une part, mais aussi cela m’éveillait quant aux situations très variées qui allaient se présenter à moi. Et il faut être prêt. Cette préparation psychologique de sa vie sans alcool est importante, il est critique de savoir s’exprimer sur le sujet. On n’a pas besoin de tout déballer mais il faut savoir expliquer sa démarche et sa logique. Petite parenthèse sur cette personne des ressources humaines qui est aussi celle qui m’avait poussé à la limite du burn-out en me faisant cumuler deux positions simultanément. Petite confusion entre ressources humaines et matières premières. Tant que j’y suis cette même personne, à l’annonce de mon cancer du rein elle me disait « on n’en meurt pas ». Je ferme la parenthèse même si un jour j’aurai une discussion directe et franche avec cette personne qui est convaincue d’être un expert de la gestion de l’humain.
C’est avec une grande fierté qu’aujourd’hui je peux parler de ma vie sans alcool. Certaines personnes comprendront mon passé sans avoir à le détailler pour elles, d’autres y verront une décision de vivre plus sainement et puis quelques idiots ne comprendront pas. Je constate aussi sur les réseaux sociaux professionnels qu’il y a de plus en plus de « coming out » sur les passés d’alcooliques. Des personnes comme moi qui étaient dépendantes et qui arrivent à s’en sortir. Si je garde une certaine discrétion sur le sujet, d’autres affichent cela avec fierté sur LinkedIn ou autres réseaux. Je trouve cela bien même si je me resigne à ne pas cliquer sur Like. Avec un peu plus de temps, je pense que j’y arriverai.
Lors de mes échanges sur Zoom avec la psychologue, je me souviens d’une discussion sur la consommation de tisane. Elle me parlait de passer chez un herboriste, de choisir son produit, de laisser infuser à la bonne température… Alors j’y suis passé chez l’herboriste et j’ai pris une sélection de produits. Tous les soirs, plutôt que de m’enivrer au vin blanc, je me suis mis à boire de la tisane. Au début, j’ai développé les mêmes modes de consommation excessive en me gavant de tisane. Et puis le temps passant, j’ai appris à apprécier en quantité modérée sans avoir à me lever 4 fois dans la nuit pour me soulager ! De la substitution je suis passe à l’appréciation. Serais-je tenté de faire la même chose avec l’alcool ; non. Ce que j’ai réussi à faire une fois, je ne suis pas sur de pouvoir le refaire alors que je maintiens une abstinence totale.
Pour revenir sur la maladie, je rencontrais en juin 2020 l’urologue qui allait me prendre en charge et prononcer devant moi pour la première fois les mots « vous avez un début de cancer ». Il fallait expliquer le passé, le changement et je l’entendais me dire « c’est bien vous avez retrouvé votre liberté ». Qu’il avait raison, j’étais libre de l’alcool et je dois dire que cette libération était venue assez rapidement et sans trop de douleurs parce que je m’étais entouré de bons professionnels. Cet urologue m’opérait au mois d’aout 2020 pour une néphrectomie partielle. Le résultat fut excellent avec un rein sein laissé en place et une perte de capacité de filtration du sang de 3% ; soit presque rien. La pièce ou tumeur fut retirée et analysée. Elle était cancéreuse et agressive. Heureusement qu’il y avait eu cet enchaînement de visites médicales qui avaient permis cette détection assez tôt dans le développement de la tumeur. La voici retirée, elle faisait la taille d’une balle de golf. Je ne l’avais jamais ressentie et laissée à grossir avec un arrosage alcoolisé quotidien, mon futur aurait été totalement différent avec de possibles ganglions et métastases dans les années qui auraient suivi.
Je finis ces quelques pages avec beaucoup de remerciements et de gratitude au système médical français.
Merci au Docteur Pittner pour avoir tenté de me mettre dans le droit chemin.
Merci au Docteur Lack pour m’avoir écouté et conseillé.
Merci au psychologue Milazzo de m’avoir aidé dans des moments délicats.
Merci au Docteur Malin pour avoir initié ce processus de désintoxication, pour sa persévérance et sa diplomatie.
Merci à l’assistante sociale du CSAPA de Villeurbanne qui m’a patiemment écouté et mis sur les rails du sevrage alcoolique.
Merci au Docteur Garel Luya pour m’avoir écouté, guidé et dirigé vers un bilan hépatique. Sa patience et gentillesse n’ont pas d’égal. C’est elle qui a su me conseiller pour un support psychologique adéquat.
Merci au Docteur Crombe pour la détection à l’échographie de ma tumeur. Avant elle, aucun radiologue ne l’avait détectée. Seulement 6 mois avant lors d’une visite post colique néphrétique, un radiologue ne la voyait pas au scanner. Son recadrage lors de la première écographie a énormément joué pour lancer le sevrage. Sa préparation psychologique à l’annonce du cancer a été aussi critique dans cette phase délicate de ma vie.
Merci à Madame Marie-Sabine Bertier Blancher qui m’a fait découvrir la régulation émotionnelle et qui m’a guidé dans ce processus. Son rôle a été primordiale. C’est elle aussi qui m’a encouragé à mettre par écrit ce qui m’est arrivé. La puissance intellectuelle de cette psychologue est impressionnante et elle sait partager son savoir sans être écrasante.
Merci au Docteur Baldini qui m’a opéré et guéri. Sa positivité est contagieuse et ses connaissances étonnantes. Son talent de simplification des problématiques médicales permettent ainsi au patient de comprendre les choses et quand on comprend on peut avancer beaucoup plus vite.
Merci à ma voisine, elle aussi Docteur, qui m’a fait reprendre le sport et m’a aidé à reprendre confiance en moi. Elle a su me pousser au-delà de ce que je pensais être mes limites.
Merci au système de santé français qui finance la plupart des couts pour se sortir de telles situations et qui forme tous ces professionnels. Pour avoir connu des systèmes de santé étrangers, croyez-moi on a beaucoup de chance en France !
J’ai eu de la chance de rencontrer toutes ces personnes mais j’ai aussi eu de la volonté pour y arriver. Ce que je retiens de cette expérience, c’est de savoir faire confiance, de savoir se préparer au changement et de se lancer. L’échec n’est pas un problème, il fait partie du processus itératif d’apprentissage. La récompense est la au bout du périple. La récompense pour moi vient de deux aspects. Le premier c’est de pouvoir vivre sans alcool et de mieux me sentir, le second c’est d’avoir pu connaitre tous ces professionnels. Il y aura peut-être une troisième récompense qui sera d’aider une autre personne à se défaire de l’alcoolisme et à retrouver les plaisirs simples de la vie.
Pour conclure, je ferai un parallèle avec mon expérience professionnelle. Mon patron m’a souvent dit dans des situations compliquées et négatives « il faut que tu changes cette situation négative en une situation positive ». Je me suis souvent fait la réflexion “WFT” en anglais ou « Tu es bien gentil mais ce n’est pas si simple ». Cette réflexion je me la suis faite au lendemain de la détection de la tumeur, comment transformer cette situation négative en une situation positive ? Arrêter de boire, aller se faire soigner, changer de style de vie, faire du sport, manger équilibré… tout cela combiné m’a fait transformer une situation négative en une situation positive. Oui c’est possible si vous le voulez. J’ai en partie partagé cette histoire avec lui et ça lui a donné quelques larmes parce que sa philosophie du changement positif elle m’avait aussi permis de m’en sortir et de guérir. Je l’ai aussi évoqué avec le Président de notre groupe et la récompense a été d’être sur la liste des « President award nominees ».
Un dernier merci à ma famille, en particulier à mon épouse Aksana et à mon frère Pierre.
Du haut de mon mètre 81 et soulagé de 21 kilos, j’ai plein de challenges sportifs à venir et je croque la vie à pleines dents après les avoir bien serrées pour me débarrasser de cette addiction alcoolique.
La résolution émotionnelle Sésame
Notre corps sait cicatriser nos plaies. Il sait digérer. Il fait cela de lui-même. Et si on cherche à l’aider ou à suivre ce qu’il fait les choses se gâtent : si on soulève la croûte pour voir où en est la cicatrisation, le saignement reprend. Mieux vaut donc le laisser faire.
De même, notre corps sait aussi déraciner nos inconforts d’ordre émotionnels qui se répètent. Car nous sommes résilients. Notre résilience fonctionne pour tous nos besoins, tous nos inconforts, qu’ils soient physiologiques, physiques, émotionnels, comportementaux… Nous pouvons la mobiliser volontairement quand nous avons un problème qui se répète, ce qui arrive quand quelque chose s’est bloqué à un moment traumatique.
À partir des découvertes scientifiques, en particulier en neurosciences, et des savoirs ancestraux, Sésame propose une procédure très proche de ce qui est tout à fait naturel. Cette procédure permet au corps de mobiliser très simplement sa résilience. Elle conduit à la racine de l’inconfort : une peur très ancienne ancrée dans la sensations corporelles.
Sésame conduit dans le corps. Le corps constate alors que ces sensations ne sont plus dangereuses aujourd’hui. Ce constat l’amène à débrancher l’alarme-inconfort qu’il avait installée. Il s’en débarrasse, comme il le fait de tout ce qui ne lui est pas utile.
La résolution émotionnelle a lieu dans et par le corps. Notre mental aura beau tenter de comprendre, il ne pourra pas. Car le mental et le corps ne parlent pas la même langue. Il faudra donc pratiquer pour faire l’expérience de ce qui se passe et de comment ça fait.
Cette capacité naturelle est universelle et accessible à tous. Elle ne demande aucune prédisposition particulière.
Sésame est très simple, parce que très proche de processus naturels.